Animation de gameplay de combat : de Street Fighter à Devil May Cry

1 septembre 2025

Qu’est-ce qui rend un combat marquant dans un jeu vidéo ? Pourquoi un simple coup d’épée, un uppercut ou une esquive peut-il sembler fluide, lourd ou brutal ?

La réponse ne tient pas seulement au système de jeu, mais aussi à l’animation de gameplay. Contrairement à une cinématique, qui cherche avant tout à raconter une histoire ou impressionner visuellement, l’animation de gameplay est directement liée aux actions du joueur. Elle rythme l’expérience, donne du feedback à chaque geste et détermine la lisibilité d’un affrontement.

Derrière chaque coup réussi se cache un travail minutieux d’analyse et de construction. Chaque attaque suit une structure précise qui permet aux joueurs de lire les intentions et d’anticiper les réactions.

Pour mieux comprendre, regardons de près quelques jeux emblématiques qui ont chacun développé une philosophie unique de l’animation de combat.

Envie d’élever la qualité de vos animations de combat ? Bertie vous propose une formation dédiée à cette thématique, spécialement conçue pour les professionnel·les souhaitant pousser leur expertise encore plus loin. En ligne avec Vanessa Ruffra, Senior Gameplay Animator (Prince of Persia, Assassin’s Creed, Beyond Two Souls…)

Le 28 novembre en ligne, créez des combats qui captivent les joueurs !

Street Fighter et Tekken : la clarté avant tout

animation de gameplay tekken
Tekken 8 (Bandai Namco Entertainment) - 2024

Dans les jeux de versus fighting, l’animation doit être limpide. Quand un joueur perd un round, il ne doit jamais se dire qu’il n’a pas vu venir l’attaque. C’est pour cette raison que Street Fighter ou Tekken construisent chaque mouvement avec une précision chirurgicale. 

Dans Street Fighter V, l’iconique Hadoken de Ryu est annoncé bien avant de partir. Ses bras se rapprochent, l’énergie s’accumule, puis le projectile fuse. En un instant, le joueur comprend ce qui arrive et peut réagir.

Dans Tekken 8, l’Electric Wind God Fist des Mishima fonctionne de la même manière. Le coup est fulgurant et terriblement puissant, mais il reste identifiable. Un mouvement d’épaule, un bras qui s’élance, et l’adversaire attentif sait déjà qu’il doit se préparer

Les animations de ces jeux sont pensées pour être lisibles tout en restant spectaculaires, garantissant un gameplay compétitif équilibré et précis où chaque phase du mouvement a sa fonction précise.

Dark Souls et Elden Ring : le poids comme signature

animation de gameplay dark souls
Dark Souls 3 (From Software) - 2016

Chez From Software, chaque combat impose son propre tempo. 

Dans Dark Souls III, le choix de l’arme influe l’animation. Des armes lourdes comme l’Ultra Espadon prennent une seconde entière à se lever, ce qui laisse largement le temps à l’ennemi de réagir. Mais si l’attaque touche, l’impact est monumental. Le joueur ressent la lourdeur du métal jusque dans sa manette grâce à la manière dont l’animation se cale avec le son et les vibrations.

Dans Elden Ring, les animations des boss poussent encore plus loin cette philosophie. Margit, par exemple, décale volontairement ses attaques d’un souffle, surprenant ceux qui esquivent trop tôt. Ici, l’animation n’est pas qu’un habillage : c’est un piège qui oblige à désapprendre ses réflexes

L’animation de gameplay devient ici un outil de design qui impose un rythme, installe la tension et fait de chaque affrontement une leçon de patience.

Devil May Cry et Bayonetta : le combat comme une chorégraphie

Devil May Cry 5 (Capcom Production Studio) - 2019

À l’opposé, Devil May Cry et Bayonetta misent sur la vitesse et la fluidité. L’animation ne se contente pas de rendre le gameplay lisible : elle devient un outil pour sublimer la virtuosité du joueur.

Dans Devil May Cry 5, l’animation de combat est le cœur même du gameplay. Chaque affrontement récompense le joueur selon la fluidité, la variété et le rythme de ses enchaînements, du célèbre « Dismal » jusqu’au mythique « Smokin’ Sexy Style! ». Le jeu pousse le joueur à synchroniser ses mouvements, à rendre chaque combo parfaitement fluide et spectaculaire. Le défi de l’animateur gameplay consiste à orchestrer des transitions fluides entre dizaines de mouvements tout en préservant la cohérence visuelle du personnage.

Dans Bayonetta, cette logique est similaire avec le Witch Time, qui ralentit le temps après une esquive parfaite et permet de déchaîner des combos extravagants, comme les attaques invoquées par ses cheveux ou les séquences dansées.

Dans ces jeux, l’animation de gameplay transforme chaque combat en une performance que le joueur cherche naturellement à perfectionner.

.

Conclusion

L’animation de combat en 3D est bien plus qu’un outil visuel; elle traduit en sensations ce que le joueur fait à la manette ou au clavier. Avec l’arrivée de nouvelles technologies comme l’animation procédurale ou l’intelligence artificielle, on peut imaginer des combats encore plus dynamiques et adaptatifs. Mais les fondamentaux resteront : la lisibilité, le timing et l’anticipation.

Qu’elle soit précise comme dans Street Fighter, impactante comme dans Dark Souls ou fluide comme dans Devil May Cry, chaque philosophie d’animation de combat sert une intention précise de game design. C’est un savoir-faire exigeant, qui demande à la fois de la créativité et une parfaite maîtrise technique.

Chez Bertie Formation, on forme les pros du jeu vidéo

Envie d’élever la qualité de vos animations de combat ? Chez Bertie, nous développons une formation dédiée à cette thématique, spécialement conçue pour les professionnel·les souhaitant pousser leur expertise encore plus loin.

Contactez-nous pour en discuter !