
Dans le monde du jeu vidéo, l’onboarding est bien plus qu’un simple tutoriel : c’est une composante essentielle du game design. Il s’agit de plonger le joueur dans l’univers, de lui transmettre les bases des mécaniques et de l’histoire tout en captant son attention dès les premières secondes. Ainsi, un onboarding réussi équilibre apprentissage et immersion, guidant le joueur de manière intuitive et progressive tout en maintenant son engagement.
Dans cet article, nous explorons 5 onboardings qui ont marqué l’histoire du jeu vidéo, chacun redéfinissant l’art du game design et l’expérience d’introduction.
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1. Super Mario Bros (1985) : intuitivé et simplicité
L’onboarding de Super Mario Bros. est souvent cité comme un modèle d’excellence en matière de game design intuitif. Dès les premières secondes, le joueur comprend instinctivement les bases du jeu sans avoir besoin de tutoriel écrit.
Par exemple, Mario est placé à gauche de l’écran, une position qui incite naturellement à avancer vers la droite. Un choix simple mais efficace qui guide immédiatement le joueur.
La rencontre avec un Goomba dès le début force à réagir et à expérimenter le saut, une mécanique centrale. Les blocs mystères, en revanche, attisent la curiosité : en les frappant, le joueur découvre des pièces ou des champignons, récompensant ainsi l’exploration. Les champignons eux-mêmes sont placés de manière à être souvent ramassés même par accident, enseignant les avantages des power-ups sans frustration.
Le niveau introduit aussi progressivement des défis, comme les plateformes à franchir ou les trous à éviter, qui encouragent à affiner son timing et sa précision.
Ce premier niveau reste un exemple intemporel de design simple et efficace encore étudié dans les écoles de game design. En combinant simplicité, tutoriels implicites et progression naturelle, il démontre comment un bon game design peut transformer l’apprentissage en une expérience fluide et engageante.
2. Portal (2007) : divulgation progressive
Portal est un jeu de réflexion qui se distingue par son onboarding particulièrement réussi, où le joueur apprend à maîtriser sa mécanique centrale de manière intuitive et immersive.
Dès le début, le joueur est plongé dans un environnement simple et sécurisé où il apprend les bases du jeu : se déplacer, observer et interagir. Les portails, qui permettent de créer des passages instantanés entre deux points, sont d’abord contrôlés par le système. Cela permet au joueur de comprendre lentement leur fonctionnement sans aucune pression.
L’ingéniosité du level design se manifeste ici : chaque salle agit comme un tutoriel progressif, qui introduit de nouvelles mécaniques de façon naturelle. À mesure que les salles deviennent plus complexes, la difficulté augmente, mais toujours de façon à ne jamais submerger le joueur. Il est constamment encouragé à expérimenter, à apprendre par la pratique et à appliquer ce qu’il a appris à chaque étape.
Cet onboarding donne au joueur les outils nécessaires pour comprendre non seulement la mécanique principale, mais aussi le gameplay global du jeu. Cette progression logique et fluide permet de préparer le joueur à l’ensemble des défis du jeu, tout en l’immergeant dans un univers intrigant.
Portal transforme ainsi son onboarding en un véritable modèle de game design, où chaque étape est parfaitement adaptée à la compréhension progressive des mécaniques, tout en faisant avancer l’intrigue et l’expérience de jeu.
3. Dark Souls (2011) : entraînement et persévérance
L’onboarding de Dark Souls incarne parfaitement l’esprit du jeu : apprendre par l’échec et persévérer face à l’adversité.
Le joueur se retrouve dans le refuge nord des Morts-Vivants, une zone conçue pour lui permettre de comprendre les mécaniques de base dans un environnement relativement sûr. Des messages au sol expliquent les premières étapes : se déplacer, attaquer, esquiver, et gérer l’endurance, des éléments cruciaux pour la survie dans le monde impitoyable de Dark Souls.
Les premiers ennemis sont faibles, mais assez nombreux pour offrir un défi léger, permettant au joueur de tester et de maîtriser ses nouvelles compétences. Cet apprentissage culmine avec le combat contre le Démon du Refuge qui enseigne plusieurs leçons : l’importance d’observer les attaques ennemies, d’adopter une stratégie réfléchie et de ne jamais sous-estimer l’environnement.
Ce premier boss est plus qu’un simple obstacle : il est une introduction aux défis à venir, un moment clé qui oblige le joueur à expérimenter, à tester des stratégies et à apprendre de ses erreurs. L’onboarding de Dark Souls ne se contente pas de transmettre des mécaniques de jeu ; il immerge le joueur dans un univers impitoyable où chaque erreur est une leçon et chaque petite victoire est une récompense méritée. C’est cette progression par l’échec et la réussite qui forge la véritable expérience du jeu.
4. Zelda : Breath of the Wild (2017) : liberté maîtrisée
Dans un monde ouvert aussi vaste que celui de Breath of the Wild, l’onboarding représente une véritable prouesse de game design. Le Plateau du Prélude, premier terrain de jeu,initie le joueur aux mécaniques essentielles tout en l’encourageant à explorer et à expérimenter librement.
Chaque sanctuaire découvert sur le Plateau introduit une nouvelle mécanique fondamentale, comme le contrôle des objets avec Polaris ou la gestion du temps avec Cinetis. Ces mécaniques sont introduites de manière organique et progressive, ce qui permet au joueur de les comprendre par la pratique et l’expérimentation, plutôt que par une simple exposition théorique.
L’environnement lui-même devient un véritable partenaire d’apprentissage. En explorant, le joueur découvre qu’il peut combiner des éléments pour cuisiner, utiliser le feu pour résoudre des énigmes, ou encore se protéger du froid en préparant des plats pimentés ou en utilisant des torches. De plus, les premières armes du jeu, fragiles mais variées, poussent le joueur à être créatif dans son approche du combat et à chercher constamment de nouvelles solutions.
Cette introduction, à la fois libre et structurée, prépare à un monde où créativité et curiosité sont indispensables. En trouvant l’équilibre parfait entre guidance et exploration, le Plateau du Prélude offre un exemple magistral de game design qui oriente sans jamais contraindre, donnant au joueur les clés pour aborder l’aventure selon ses propres choix.
5. The Last of Us (2013) : immersion et émotion
L’onboarding de The Last of Us est un exemple remarquable de game design narratif axé sur les émotions.
En incarnant Sarah, la fille de Joël, le joueur est plongé dans une nuit où tout bascule. Cette séquence introductive enseigne les bases du gameplay (déplacement, exploration, interactions) tout en immergeant dans l’urgence et le chaos d’une pandémie naissante.
Plutôt que d’expliquer, le jeu montre : des détails visuels, des dialogues subtils et des événements marquants racontent l’histoire de manière viscérale et engageante. Chaque interaction contribue à renforcer le sentiment d’impuissance et d’attachement, créant une connexion immédiate avec les personnages.
Le prologue ne se limite pas à introduire des mécaniques ; il établit le ton sombre et profondément humain du jeu. La scène finale, déchirante, marque le joueur à jamais, annonçant que The Last of Us est bien plus qu’un jeu de survie. C’est une histoire d’émotions, de pertes et de liens humains.
Ce prologue transcende le tutoriel classique en offrant une expérience narrative puissante et inoubliable, qui prépare autant à la maîtrise des mécaniques qu’à l’intensité émotionnelle à venir.
Un bon onboarding peut faire toute la différence dans la perception et la réussite d’un jeu. Il ne s’agit pas seulement d’enseigner les mécaniques, mais de captiver le joueur dès les premières minutes. Des expériences comme celles de Breath of the Wild ou The Last of Us montrent comment un onboarding bien pensé peut transformer une découverte en un souvenir marquant, renforçant ainsi l’attachement au jeu.
Dans un secteur aussi compétitif que le jeu vidéo, un onboarding efficace peut être un facteur déterminant pour le succès critique et commercial d’un titre. Il facilite l’accès au gameplay, fidélise les joueurs et génère du bouche-à-oreille positif, rendant le jeu plus apprécié et connu.
https://afjv.com/news/8594_onboarding-ce-n-est-pas-que-pour-les-jeux-free-to-play.htm
https://www.gamified.uk/2018/11/01/learning-from-games-onboarding-and-mario/
https://www.theoryoffun.com/
https://youtu.be/OUhOqTEzIxQ?si=zGqFI1hfZiuZs5N7
https://inworld.ai/blog/game-ux-best-practices-for-video-game-onboarding
https://www.linkedin.com/advice/1/what-most-effective-onboarding-techniques-game-design-pd8he?lang=fr&lang=fr&originalSubdomain=fr
https://www.jeuxvideo.com/news/1648620/portal-15-ans-comment-ce-jeu-video-revolutionnaire-et-glados-m-ont-fait-aimer-un-genre-que-je-deteste.htm